











Ma mère danse. Elle danse là où les souvenirs se taisent, où les mots ne suffisent plus. À travers chaque geste, elle replonge dans les fragments de son enfance au Cambodge, pays quitté trop tôt, fui sous le régime des Khmers rouges. Son corps devient langage — un poème muet traversé par la mémoire, la mélancolie, la résilience. Chaque mouvement trace un retour impossible vers la terre rouge de ses origines, vers ce Cambodge qu’elle porte en elle malgré l’exil, malgré les années en Belgique où elle fut recueillie. Ses bras racontent, ses pieds murmurent ce que l’histoire a tenté d’effacer. Ce projet est un hommage à cette mémoire dansante. À travers la poésie de son corps, elle rêve de revenir. Car si elle n’est plus là-bas, elle y est encore — par le souffle de ses gestes, par la beauté douce et douloureuse d’un souvenir qui survit dans le mouvement.